Enfin une vraie boutique ABDL en ville
Une fois n'est pas coutume, nous avons eu l'occasion de rendre visite à Véronique, plus connue sous le nom de VeroNurse, qui s'était notamment illustrée il y a quelques années par de nombreuses apparitions dans les médias lorsque les journalistes s'étaient intéressés à l'univers des bébés adultes. Elle est aujourd'hui responsable de deux boutiques sur le web, vendant exclusivement des couches, des culottes en plastique et d'autres accessoires, mais elle est également la gérante d'une boutique discrète qui a ouvert ses portes il y a quelques mois dans la ville de Lyon.
Si l'on est déjà ravi de retrouver dans l'entrée des paquets de couches aux marques plébiscitées par les connaisseurs, un peu plus loin s'alignent des tiroirs remplis de culottes en plastique et autres tétines qui raviront tout autant les amateurs. L'important stock situé dans l'arrière boutique laisse enfin carrément rêveur, un vrai ABDL-Shop grandeur nature !
Véronique a accepté de se prêter au jeu de l'interview pour nous faire découvrir sa boutique, ses projets et sa vision de l'univers ABDL. Le tout est suffisamment riche et intéressant pour mériter la longue entrevue qui suit. Merci à bbmichou pour cette belle initiative !
ABKingdom - Vous avez récemment ouvert deux boutiques en ligne ABConfort et ABCDL, mais également un vrai magasin ?
Veronurse - Oui, il est situé 158 rue cuvier à Lyon. L'enseigne est 'ABC' pour Actif Bien-être Confort, mais c'est surtout chez Véronique et je vends principalement des couches. Quand j'ai créé ABConfort j'étais dans un appartement, ma cuisine faisait aussi bureau et atelier. En pivotant sur ma chaise je me faisais d'un coté un petit café et de l'autre un petit bouton ! Mais quand on a commencé à avoir des livraisons, un fournisseur m'a dit qu'il voulait bien nous livrer mais que c'était par 400 kilos, soit quatre palettes qu'il déposerait dehors sur le trottoir, mais là où j'habite il n'y a pas de trottoir ! Donc on a cherché un local et on a trouvé celui-ci. C'était peut-être prédestiné, mais il y avait déjà les initiales ABC indiquées sur la porte, donc on s'est dit que c'était le bon. En moins d'une semaine on a eu l'accord et le bail, on a fait les travaux et puis voilà.
- Vous êtes ouvert depuis combien de temps ?
- Depuis le mois de mars 2006, mais ce n'est pas vraiment 'ouvert'. Je suis là toute la journée, mais c'est quand même fermé. Au début c'était un lieu de stockage avec un endroit pour travailler, puisque nous faisons de la création et qu'il nous faut un peu de place. Si des gens veulent venir, je préfère qu'ils me téléphonent d'abord car je ne suis pas là tout le temps. C'est dommage de venir et de se casser le nez sur la porte en pensant alors que ce n'est jamais ouvert, en un rien de temps on prend des noms d'oiseaux ! Ce n'est donc pas vraiment un magasin, ça n'a pas vraiment une structure de magasin d'ailleurs.
- Ca pourrait le devenir à terme ?
- Ca pourrait oui, mais j'aime bien aussi le coté un peu intime, où on ne rentre pas en disant 'Bonjour, qu'est-ce qu'il y a à vendre ?', ça je n'aime pas. Je veux que l'on vienne en se disant que l'on va peut être trouver quelque chose dont on a envie et que l'on ne trouve pas ailleurs, avec cette forme là, des boutons par ci ou des pressions par là. C'est bien pour cela que je ne vends pas des choses que les autres fabriquent. Sur mon site, hormis les culottes en plastique car je n'ai pas le choix, je n'ai pas de produits fabriqués par quelqu'un d'autre, parce que je veux quelque chose de plus 'personnel', que ce soit moi qui l'ai fait.
- Qu'est-ce que l'on peut trouver dans vos créations personnelles ?
- On a commencé par peu de choses, des bavoirs, des bodys, il y a aussi des pyjamas. Après il y aura peut être des choses un peu plus originales, des choses un peu folles. Parce que des bodys, des pyjamas, tout le monde en fait, on en trouve partout, les français, les américains, dieu sait qui encore, tout le monde en fait. Des choses un petit peu plus ciblées, un polair avec des nounours par exemple, même en grande confection on n'en trouve pas. C'est pourtant quelque chose de tout bête ! Donc peut être que l'on aura des petites choses comme ça, un peu amusantes.
- Ce genre de réalisations demande beaucoup de rigueur ?
- J'essaie de respecter ce qu'on me demande. Si on me demande un body avec un lapin, je ne vais pas envoyer un body avec un nounours. Parfois on commande quelque chose et on reçoit autre chose. Je veux faire les choses correctement, si le tissu est bleu il sera bleu, il n'arrivera pas vert, jaune ou rose sous prétexte que la photo n'est pas contractuelle. Tout cela prend du temps, ça implique du matériel et de l'énergie, ça implique des fournisseurs, des textiles, des tissus qu'on trouve très difficilement, mais on est tout petit !
- C'est difficile de trouver des interlocuteurs chez les fournisseurs ?
- Ils nous rient un peu au nez parfois !
- Pourquoi avoir fait deux boutiques distinctes ?
- Il y a ABCDL qui fait de l'incontinence, car si on va voir un fournisseur en lui disant qu'on s'occupe des bébés adultes depuis dix-huit ans et tout le reste, il va nous dire gentiment d'aller voir ailleurs ! On n'a pas de crédibilité. Si je vais voir une banque, je n'ai aucune crédibilité. Alors qu'avec ABCDL, en mettant en avant l'incontinence, ils me disent 'Mais pas de problème ! Vous ne vous rendez pas compte, il y a des étalages grands comme ça dans les pharmacies !' Là les gens sont d'accord. C'est pour cela qu'on a bien différencié nos boutiques, il y a en une qui est toute verte et l'autre qui est toute rose.
- On ne retrouve pas les mêmes produits dans les deux boutiques ?
- Si, des culottes en plastiques des choses comme ça, mais c'est tout. On essaie vraiment de différencier, il y a bien sûr des culottes en plastique qu'on retrouve chez les uns et chez les autres, mais notre fameuse Bébé Culotte n'est disponible que chez ABConfort, et il n'y a que nous qui la vendons.
- De nombreuses boutiques en ligne abusent au niveau des frais d'expédition, quelle est votre position ?
- En ce qui me concerne, je ne décide pas des frais d'envois, ce sont les barèmes de la Poste. Je peux les envoyer à qui veut les avoir. La dernière fois il y a une fille qui m'a fait une commande sur ABCDL et une autre commande sur ABConfort, je lui ai dit que je mettais les deux commandes dans le même carton et qu'il y aurait moins de frais d'envois. Elle a accepté et je l'ai rappelée en lui disant que ça lui faisait donc un avoir de 5.50 euros. Ce n'est pas grand chose, mais j'aurai pu me dire que je n'en avais rien à faire et mettre ça dans ma poche ! Et puis elle sera sûrement contente qu'il n'y ait qu'un carton à aller chercher à la Poste, c'est quand même plus pratique, et à la prochaine commande on retirera l'avoir. Mais parfois c'est compliqué, une fois j'ai mis plusieurs semaines à finaliser la commande de quelqu'un, donc je lui ai fait cadeau d'une culotte en plastique.
- Que pensez-vous de vos concurrents directs tels que France Incontinence ?
- Lorsque France Incontinence a ouvert son site pour les bébés je les ai félicité ! Si je commence à me dire qu'il y a de la concurrence, je boucle tout de suite, parce qu'Internet c'est tellement grand, c'est tellement vaste... La différence se fera peut être à la rapidité des commandes, peut être sur le fait que j'aurai un genre d'article qu'eux n'auront pas, etc. En plus ils sont loins... En fin de compte le monde appelle le monde. Si un concurrent veut s'installer en face de chez moi, il s'installe et c'est tout ! Les gens traverseront la rue, au lieu de mettre 100 euros d'un coté, ils font 50 et 50.
- Il y a quelques années, le nom ABC était bien celui d'une association ?
- Il y en a même eu trois. L'associtation Baby Cocooning avec Pierre qui était de Lyon. Il a arrêté et c'est Patrick qui a pris la suite de l'association. Moi j'ai fondé avec Bébé Pierre l'association l'Echo des nurseries et une autre qui s'appelait aussi ABC. Un jour un magazine de charme a fait une erreur dans une annonce de l'association Baby Cocooning, ils ont mis mon numéro de téléphone et mon adresse personnelle. Donc les gens se sont rabattus vers moi, alors que je venais juste de commencer ! On me connaissait à peine et tout s'est un peu mélangé. Après on a vécu chacun notre vie, j'ai rencontré Patrick une fois, c'était peut-être il y a dix ans au moins, on a juste discuté un peu. Après l'Echo des nurseries a sorti un journal et aussi la revue Baby Latex. Aujourd'hui il n'y a plus rien.
- Est-ce que la vision qu'avaient les gens sur les ABDL était différente à l'époque ?
- Quand je suis passée sur France Inter, chez Ardisson et les autres, c'était toujours bleu et rose, c'était toujours une espèce d'univers d'Alice au pays des merveilles. A l'époque le magazine VSD montrait des photos de bébés anglais où l'on voyait des gros bébés habillés en fille, qui étaient ridicules, avec des bouteilles de Whisky, des cigarettes, des cendriers pleins de clopes, des conneries comme ça ! Moi je me suis toujours battue pour que l'on ne voit que le coté mignon, j'ai toujours voulu que ce soit... pas crédible, mais presque. J'ai toujours voulu qu'on se dise que c'est vraiment un petit monde à part, tout beau, tout rose, où tout le monde peut aller, alors que lorsqu'on voit des trucs comme ça on se dit que c'est débile.
- On voit de plus en plus de maîtresses SM qui s'intéressent à la niche des ABDL en affichant toute l'artillerie classique du SM, vous en pensez quoi ?
- Les bébés m'ont amené au SM, mais pas l'inverse. Je n'ai jamais tout mélangé, ça a toujours été deux choses bien différentes. Je n'ai jamais amené un bébé, même pour le punir, dans un donjon. J'ai mélangé les deux une fois pour un film vidéo, mais quand quelqu'un venait me voir c'était au choix pour du SM ou pour du bébé, pas les deux. J'ai attaché des bébés qui le souhaitaient pour dormir, mais ils étaient traités en bébé et je me serai mal vue en train de leur mettre des trucs sur les couilles ou autre. C'était toujours deux choses totalement différentes. Mais aujourd'hui je n'ai plus envie de faire du SM. Beaucoup parmi ceux qui me contactent sont très bébé, c'est très gentil, c'est très mignon. Une petite fessée parce qu'ils ne sont pas sages, mais ça s'arrête là. Ils sont surtout très fille, il y a énormément de bébés filles.
- Ce sont ceux qu'on appelle les sissy ?
- Dans mon esprit les sissyboys sont déjà plus grands. Pour moi un sissyboy ce serait une adolescente, c'est déjà quelque chose de plus grand, de plus affirmé. C'est 'Je veux mettre des collants roses, une culotte à froufrous', des choses comme ça. Pour moi avant ça il y a vraiment le stade bébé fille, où c'est gouzigouzi, on m'habille, on me déshabille, on fait ce qu'on veut de moi, mais c'est tout.
- A part des garçons qui jouent au bébé fille, est-ce que vous avez déjà reçu en tant que nounou des vraies filles ?
- Non, et puis je ne suis pas sûre d'en avoir envie. J'ai toujours dit que si un jour j'ai un gamin, je veux que ce soit un fils. Déjà je n'ai pas d'enfants, donc je fais le transfert sur les « sales gosses », et j'ai un avis bien arrêté là dessus, peut-être parce que je suis une fille. Un mec qui a le trip bébé, ce qu'il aime c'est qu'on s'occupe de lui, qu'on le change, qu'on le gère, qu'on fasse des guziguzis. Tout le monde s'occupe de lui et il est content. Une petite fille quand elle veut quelque chose, elle fait quoi ? Elle va chez son père parce que sa mère lui dit en général va voir avec ton père ou elle l'envoie balader. Et qu'est-ce qu'elle fait ? Elle minaude, elle te fait ses yeux de biche, elle fait du charme. Une fille qui a vingt ou trente ans et qui a envie de faire une régression, je pense qu'elle ne va pas la faire à l'état de bébé où elle ne peut rien maîtriser, je pense qu'elle le ferait à un âge où elle a deux ou trois ans. Là où le charme commence à sortir et commence à opérer. Je pense que si un mec s'occupe d'une fille, même s'ils ont le même âge sur leur carte d'identité, et que lui fait le papa et elle la petite fille, elle ne fera pas le bébé, elle fera la petite fille, la femme enfant. Et puis en plus nous, les filles, une fois par mois on met des couches – vous verrez, si un jour ça se programme différemment génétiquement, vous serez contents du voyage ! -, donc je ne vois pas l'intérêt. Je pense qu'il y a moins d'envie pour une fille de mettre des couches que pour un mec, parce que justement pour nous il y a trop d'images qui sont reliées : les couches c'est les pâtes au cul, c'est les règles, c'est pénible. T'as rendez-vous avec un mec, t'as tes règles, donc tu peux pas... il y a une espèce d'amalgame qui se fait.
- Sur ABKingdom il y a pourtant des femmes qui aiment jouer au bébé fille...
- Oui, mais je pense qu'elles se donnent un âge où elles peuvent faire du charme sur le père, pas faire guziguzi. Je ne connais aucune fille qui en parle, je suis la seule à un peu défendre ça. J'ai jamais vu une femme qui m'a abordé en me disant je suis effectivement une fille, je mets mes couches comme ça...
- Et parmi vos clients ?
- J'ai des femmes. Mais c'est très bizarre, j'ai des adresses email avec des noms de filles et des factures avec des noms de mecs, donc là je me dis que j'ai compris. Et puis des fois avec j'ai des adresses email avec des noms de filles et des factures aux mêmes noms. Il y en a qui viennent sur ABConfort, donc parfois je me dis qu'il y a quelque chose, alors que pour celles qui viennent sur ABCDL je me dis qu'elles doivent être incontinentes. En réponse, je mets alors une espèce de petit mot clé. En fonction de la réponse de la fille j'arrive, enfin je ne vais pas dire que neuf fois sur dix j'y arrive, mais j'arrive à savoir si c'est pour elle, si ce n'est pas pour elle et si c'est vraiment une fille. Là j'ai eu trois filles et c'était pour leur ami. Et puis certains me piègent, il y en a un qui m'a demandé un échantillon de la couche Biboon, il se fait appeler d'un certain nom et la semaine d'après il me redemande les mêmes échantillons avec un nom de fille, à la même adresse ! Mais je n'ai rien dit et je lui ai renvoyé un deuxième échantillon.
- Quelles sont les exigences des clients en général ?
- Ce qu'ils veulent, ils le veulent tout de suite. Je leur dis qu'une commande traitée avant midi, je la met l'après-midi même à la Poste, ensuite il y a 48h de la Poste à chez eux, donc je dis trois jours et ça laisse un petit peu de battement. Maintenant pour éviter les problèmes avec les fournisseurs, j'essaie d'avoir un peu de stock, mais des fois il m'arrive de ne pas avoir vérifié le stock et de me retrouver coincée. A part ça ils veulent un peu toujours le coté pas irréalisable, mais presque. Ils veulent des lits, du mobilier, ou bien ils veulent un body avec des pressions un coup sur ce coté, un coup des pressions sur le haut des manches... même si ça passe par Internet, je pense qu'ils ont toujours l'impression qu'ils sont tous seuls. Ils ne s'imaginent pas que l'on va fabriquer dix bodys d'un coup, ils pensent que c'est fait au cas par cas. Ils cherchent des nurses bien entendu, en général ça se termine comme ça par email ou au téléphone 'Si tu connais une nurse, tu me le dis !' et bien non, je n'en ai pas. Ce n'est pas évident de faire rentrer une femme dans ce genre de trip, parce que dans les dominatrices ce n'est pas ça, l'infirmière qui fait de la gériatrie ce n'est pas ça non plus, c'est quelque chose qui est au milieu. Toutes les femmes n'ont pas forcément l'esprit comme ça, ou alors elles l'ont un peu de ce coté mais pas de l'autre.
- Vos clients sont essentiellement français ?
- Il y en a du monde entier. Là j'ai une commande pour l'Autriche, j'ai aussi des norvégiens, des japonais... C'est pour ça que j'ai ajouté les frais de livraison pour d'autres pays, avant je n'avais que l'Europe. La majorité de nos clients viennent d'ABKingdom - merci 'Grand Maître' ! (rires) - mais on parle aussi de nous sur d'autres sites, en Belgique par exemple. Le problème en France c'est que pour envoyer des paquets la Poste ne fait plus que des Colissimo, les simples paquets postaux sont refusés. Mes échantillons de couches Biboon m'ont d'ailleurs coûté cher, car j'ai du les envoyer dans des enveloppes spéciales livres vendues 4.20 euros. Au début je voulais les mettre dans des enveloppes simples, mais la Poste a refusé en me proposant un Colissimo d'office pour les envois en France. Par contre paradoxalement pour les colis à destination des pays étrangers, le Colissimo n'est pas obligatoire, c'est la Poste...
- Et quel est le fabriquant de cette couche ?
- Quelle importance...
- C'est facile de faire personnaliser une couche ?
- Non, car les fabriquants n'en ont rien à faire. J'ai contacté des coréens, des chinois, ils m'ont tous dit d'accord mais que les commandes se faisaient par containers entiers ! J'ai contacté Euron à Villefranche, il fallait acheter 500000 pièces au minimum. Parce qu'en fin de compte ce qui se passe, c'est que lorsqu'ils font des couches la machine, qui est énorme et vaut plusieurs millions d'euros, est calibrée pour une certaine forme. S'ils décident de changer de forme, de matière et tout le reste, il leur faut plusieurs jours et ça arrête la fabrication. Il faut tout régler, tout recalibrer, et c'est très compliqué.
- Donc si on en prenait 500000 on pourrait avoir enfin la couche de nos rêves ?
- Oui, si je gagne à l'Euromillions, je me fais faire mes couches à moi, comme je veux, sans ça ou avec ceci et parfumée d'office ! On pourrait faire une annonce dans un forum, en demandant si quelqu'un a de l'argent à placer, moi je veux bien lui 'déplacer' (rires).
- D'où vient le parfum des couches Biboon ?
- C'est un parfum que l'on fait fabriquer. Je voulais que ça sente le bébé, les Pampers d'autrefois. Le chimiste de Grasse me disait que les odeurs sont référencées et qu'une des odeurs qui est mélangée à celle-ci est justement appelée odeur de Pampers des années 70. Mais ils nous ont donné plusieurs flacons avant d'y arriver. Au début ça ne correspondait pas, un coup ça sentait les toilettes, un coup ça sentait le tue-mouche. Et puis quand ils nous l'ont trouvé, ils voulaient nous vendre ça au gramme, un truc astronomique ! On a renégocié avec eux, à ce moment là ils ont recoupé avec un autre parfum de synthèse et puis après on a trouvé un terrain d'entente. Ce n'est pas l'odeur de la lanolyne (NDR : de la graisse de mouton utilisée pour assouplir le plastique des culottes) , mais je me souviens du temps d'ABC, on mélangeait la lanolyne avec un espèce de parfum liquide en petit pot, on malaxait longtemps, ça faisait comme un espèce de cirage parfumé. C'était dans une petite boite, en la mettant sur le radiateur ça sentait une odeur de bébé, de frais, de propre. Mais il y a des gens qui ne sont pas sensibles, moi je suis sensible au toucher, aux odeurs, les choses comme ça, mais d'autres gens pas du tout. J'en ai qui m'ont dit que les couches étaient bien, mais que le parfum ils n'en avaient rien à faire, alors que moi je trouvais que c'était justement peut-être le plus important, cette odeur un peu caractéristique qui sentait le bébé.
- C'est un peu une prise de risque de vouloir faire ses propres couches ?
- C'est un travail de fou... Je sais maintenant pourquoi ne l'a fait avant moi ! Il fallait être marteau et avoir un peu d'argent.
- Comment est venue cette idée de vendre des couches ?
- Je travaillais dans la compta et j'en avais marre, je voulais changer de boulot et je pense que qu'en faisant caissière à Carrefour je me serai profondément ennuyée. Et puis j'ai toujours fait des choses un petit peu décalées. Aujourd'hui c'est une activité à plein temps, même si actuellement financièrement tout ce que je gagne est réinvesti. Maintenant en étant raisonnable, peut être que dans six mois je pourrai me faire un salaire, et encore, un petit salaire. Mais l'argent n'a jamais été mon moteur. J'ai fait des gardes de bébés, pas pour gagner de l'argent mais parce que j'y trouvais quelque chose. J'ai une chambre bébé chez moi à la campagne, je l'ai toujours mais personne n'y dort, sauf des potes de passage qui dorment dedans ! Je pourrais la bazarder, je pourrais vendre le lit, mais non. Maintenant je ne dis pas que ça m'a rendue pauvre, c'est juste que si c'était uniquement l'argent qui m'avait fait avancer, on ne serait pas là ensemble aujourd'hui à discuter.
- A part les couches, vous vendez aussi des culottes en plastique ?
- Oui, certaines sont fabriquées par la Laborantine, elles ont un parfum très particulier. C'est la Roll's Royce des culottes ! Je propose surtout la fameuse Bébé Culotte, que la Laborantine ne fabrique que pour nous.
- Quelle est sa particularité ?
- Quand on met des grosses couches, ce qu'on gagne en largeur on le perd en hauteur, du coup la couche dépasse au-dessus de la taille et quand c'est mouillé, c'est très désagréable. Cette culotte fait dix centimètres de plus que les autres en hauteur au dessus de la taille.
- La Laborantine sait qu'ils travaillent sur des produits pour ABDL ?
- Oui, ils sont au courant.
- D'autres culottes spéciales sont prévues ?
- On aura bientôt nos culottes à nous, qui seront plastique, éponge, tissu, ou l'inverse, ou seulement tissu et éponge, ou seulement tissu et plastique. Le problème c'est que certains n'ont rien à faire du plastique et qu'il y en a d'autres qui aiment le plastique à l'intérieur parce que ça protège. Donc le plastique sera au milieu ou bien à l'extérieur pour celui qui veut le contact du plastique, au choix.
- Dans la panoplie ABDL, la culotte en plastique est une nécessité ?
- Oui, mais j'ai aussi des clients qui ne sont ni AB ni DL, ils sont fétichistes du plastique. Ils m'achètent des culottes pour se masturber dedans. Ils les aiment bien larges parce qu'elles bougent, je ne vais pas vous faire un dessin... Mais ils les aiment aussi très serrées, comme ça ils la mettent dans la journée, ils la gardent un moment et après ils l'enlèvent, ils en mettent une plus large pour l'intimité.
- Quels sont vos autres projets immédiats pour vos fabrications ?
- Bodys, pyjamas, barboteuses...
- Une chance de voir un jour des réunions tupperware dans votre boutique ?
- Pourquoi pas, mais il y a des choses que je ne veux pas. Si c'est pour avoir des mecs qui parlent de cul et qui fument des clopes sans arrêt, ce n'est pas la peine. Ils vont au bistrot d'en face, ils ont la même chose ! Si ça se passe comme j'en ai envie, on pourrait faire ça tel ou tel jour du mois, je pourrais faire des petits fours ou autre, ça ne me dérange pas. Mais je ne veux pas des gros beaufs qui débarquent là en terrain conquis, à jouer les gros bras parce qu'ils mettent des couches, parce qu'ils connaissent tout, je ne veux pas ça. Je veux des choses plus bon enfant, plus gentillettes.
- Vous pouvez nous en dire plus sur votre implication dans la communauté ABDL ?
- Je l'ai côtoyé par à coups, mais à chaque fois j'y retourne. Je pense que j'ai toujours été honnête, je n'ai jamais changé de créneau et je me suis toujours affichée. A chaque fois que l'on me voyait je n'avais pas de masque, pas de lunettes. Je pense que c'est aussi pour ça qu'on « m'aime bien ». Mais à une époque j'avais le sentiment d'avoir été mal récompensée, les gens ne se rendent pas compte de l'énergie, du temps et de l'argent qu'il faut investir pour faire une jolie chambre bébé. Et puis il y a ceux avec qui les choses ne se passent pas bien et, à croire que c'est fait exprès, ce sont eux qui font le plus de bruit... C'est avec eux que j'ai eu le plus de répercutions négatives, du coup ça m'avait un peu refroidie. Mais je pense que quelque part j'aime bien les ABDL, que je fais un transfert parce que je n'ai pas de gamins. J'ai rencontré Bébé Pierre par minitel à l'époque, je venais d'arriver à Lyon, je ne connaissais personne. Lyon est une ville dure quand on vient de l'extérieur. Je pense que si la première fois que j'ai vu Bébé Pierre, j'étais tombé sur quelqu'un qu'il fallait attacher, taper ou je ne sais quoi, je ne serai pas rentrée dans ce truc. Je suis rentrée dedans justement parce que c'était tout bleu tout rose, c'était vraiment un bébé, un truc un petit peu fantasmagorique. Je n'ai pas d'avis bien arrêté sur les bébés, je ne connais pas bien les DL, j'aurai besoin qu'on me dise vraiment la différence entre un AB et un DL.
- Merci Véronique !
Vous pouvez visiter les sites des deux boutiques en ligne :
http://www.abconfort.fr/
http://www.abcdl.fr/
Si l'on est déjà ravi de retrouver dans l'entrée des paquets de couches aux marques plébiscitées par les connaisseurs, un peu plus loin s'alignent des tiroirs remplis de culottes en plastique et autres tétines qui raviront tout autant les amateurs. L'important stock situé dans l'arrière boutique laisse enfin carrément rêveur, un vrai ABDL-Shop grandeur nature !
Véronique a accepté de se prêter au jeu de l'interview pour nous faire découvrir sa boutique, ses projets et sa vision de l'univers ABDL. Le tout est suffisamment riche et intéressant pour mériter la longue entrevue qui suit. Merci à bbmichou pour cette belle initiative !
ABKingdom - Vous avez récemment ouvert deux boutiques en ligne ABConfort et ABCDL, mais également un vrai magasin ?
Veronurse - Oui, il est situé 158 rue cuvier à Lyon. L'enseigne est 'ABC' pour Actif Bien-être Confort, mais c'est surtout chez Véronique et je vends principalement des couches. Quand j'ai créé ABConfort j'étais dans un appartement, ma cuisine faisait aussi bureau et atelier. En pivotant sur ma chaise je me faisais d'un coté un petit café et de l'autre un petit bouton ! Mais quand on a commencé à avoir des livraisons, un fournisseur m'a dit qu'il voulait bien nous livrer mais que c'était par 400 kilos, soit quatre palettes qu'il déposerait dehors sur le trottoir, mais là où j'habite il n'y a pas de trottoir ! Donc on a cherché un local et on a trouvé celui-ci. C'était peut-être prédestiné, mais il y avait déjà les initiales ABC indiquées sur la porte, donc on s'est dit que c'était le bon. En moins d'une semaine on a eu l'accord et le bail, on a fait les travaux et puis voilà.
- Vous êtes ouvert depuis combien de temps ?
- Depuis le mois de mars 2006, mais ce n'est pas vraiment 'ouvert'. Je suis là toute la journée, mais c'est quand même fermé. Au début c'était un lieu de stockage avec un endroit pour travailler, puisque nous faisons de la création et qu'il nous faut un peu de place. Si des gens veulent venir, je préfère qu'ils me téléphonent d'abord car je ne suis pas là tout le temps. C'est dommage de venir et de se casser le nez sur la porte en pensant alors que ce n'est jamais ouvert, en un rien de temps on prend des noms d'oiseaux ! Ce n'est donc pas vraiment un magasin, ça n'a pas vraiment une structure de magasin d'ailleurs.
- Ca pourrait le devenir à terme ?
- Ca pourrait oui, mais j'aime bien aussi le coté un peu intime, où on ne rentre pas en disant 'Bonjour, qu'est-ce qu'il y a à vendre ?', ça je n'aime pas. Je veux que l'on vienne en se disant que l'on va peut être trouver quelque chose dont on a envie et que l'on ne trouve pas ailleurs, avec cette forme là, des boutons par ci ou des pressions par là. C'est bien pour cela que je ne vends pas des choses que les autres fabriquent. Sur mon site, hormis les culottes en plastique car je n'ai pas le choix, je n'ai pas de produits fabriqués par quelqu'un d'autre, parce que je veux quelque chose de plus 'personnel', que ce soit moi qui l'ai fait.
- Qu'est-ce que l'on peut trouver dans vos créations personnelles ?
- On a commencé par peu de choses, des bavoirs, des bodys, il y a aussi des pyjamas. Après il y aura peut être des choses un peu plus originales, des choses un peu folles. Parce que des bodys, des pyjamas, tout le monde en fait, on en trouve partout, les français, les américains, dieu sait qui encore, tout le monde en fait. Des choses un petit peu plus ciblées, un polair avec des nounours par exemple, même en grande confection on n'en trouve pas. C'est pourtant quelque chose de tout bête ! Donc peut être que l'on aura des petites choses comme ça, un peu amusantes.
- Ce genre de réalisations demande beaucoup de rigueur ?
- J'essaie de respecter ce qu'on me demande. Si on me demande un body avec un lapin, je ne vais pas envoyer un body avec un nounours. Parfois on commande quelque chose et on reçoit autre chose. Je veux faire les choses correctement, si le tissu est bleu il sera bleu, il n'arrivera pas vert, jaune ou rose sous prétexte que la photo n'est pas contractuelle. Tout cela prend du temps, ça implique du matériel et de l'énergie, ça implique des fournisseurs, des textiles, des tissus qu'on trouve très difficilement, mais on est tout petit !
- C'est difficile de trouver des interlocuteurs chez les fournisseurs ?
- Ils nous rient un peu au nez parfois !
- Pourquoi avoir fait deux boutiques distinctes ?
- Il y a ABCDL qui fait de l'incontinence, car si on va voir un fournisseur en lui disant qu'on s'occupe des bébés adultes depuis dix-huit ans et tout le reste, il va nous dire gentiment d'aller voir ailleurs ! On n'a pas de crédibilité. Si je vais voir une banque, je n'ai aucune crédibilité. Alors qu'avec ABCDL, en mettant en avant l'incontinence, ils me disent 'Mais pas de problème ! Vous ne vous rendez pas compte, il y a des étalages grands comme ça dans les pharmacies !' Là les gens sont d'accord. C'est pour cela qu'on a bien différencié nos boutiques, il y a en une qui est toute verte et l'autre qui est toute rose.
- On ne retrouve pas les mêmes produits dans les deux boutiques ?
- Si, des culottes en plastiques des choses comme ça, mais c'est tout. On essaie vraiment de différencier, il y a bien sûr des culottes en plastique qu'on retrouve chez les uns et chez les autres, mais notre fameuse Bébé Culotte n'est disponible que chez ABConfort, et il n'y a que nous qui la vendons.
- De nombreuses boutiques en ligne abusent au niveau des frais d'expédition, quelle est votre position ?
- En ce qui me concerne, je ne décide pas des frais d'envois, ce sont les barèmes de la Poste. Je peux les envoyer à qui veut les avoir. La dernière fois il y a une fille qui m'a fait une commande sur ABCDL et une autre commande sur ABConfort, je lui ai dit que je mettais les deux commandes dans le même carton et qu'il y aurait moins de frais d'envois. Elle a accepté et je l'ai rappelée en lui disant que ça lui faisait donc un avoir de 5.50 euros. Ce n'est pas grand chose, mais j'aurai pu me dire que je n'en avais rien à faire et mettre ça dans ma poche ! Et puis elle sera sûrement contente qu'il n'y ait qu'un carton à aller chercher à la Poste, c'est quand même plus pratique, et à la prochaine commande on retirera l'avoir. Mais parfois c'est compliqué, une fois j'ai mis plusieurs semaines à finaliser la commande de quelqu'un, donc je lui ai fait cadeau d'une culotte en plastique.
- Que pensez-vous de vos concurrents directs tels que France Incontinence ?
- Lorsque France Incontinence a ouvert son site pour les bébés je les ai félicité ! Si je commence à me dire qu'il y a de la concurrence, je boucle tout de suite, parce qu'Internet c'est tellement grand, c'est tellement vaste... La différence se fera peut être à la rapidité des commandes, peut être sur le fait que j'aurai un genre d'article qu'eux n'auront pas, etc. En plus ils sont loins... En fin de compte le monde appelle le monde. Si un concurrent veut s'installer en face de chez moi, il s'installe et c'est tout ! Les gens traverseront la rue, au lieu de mettre 100 euros d'un coté, ils font 50 et 50.
- Il y a quelques années, le nom ABC était bien celui d'une association ?
- Il y en a même eu trois. L'associtation Baby Cocooning avec Pierre qui était de Lyon. Il a arrêté et c'est Patrick qui a pris la suite de l'association. Moi j'ai fondé avec Bébé Pierre l'association l'Echo des nurseries et une autre qui s'appelait aussi ABC. Un jour un magazine de charme a fait une erreur dans une annonce de l'association Baby Cocooning, ils ont mis mon numéro de téléphone et mon adresse personnelle. Donc les gens se sont rabattus vers moi, alors que je venais juste de commencer ! On me connaissait à peine et tout s'est un peu mélangé. Après on a vécu chacun notre vie, j'ai rencontré Patrick une fois, c'était peut-être il y a dix ans au moins, on a juste discuté un peu. Après l'Echo des nurseries a sorti un journal et aussi la revue Baby Latex. Aujourd'hui il n'y a plus rien.
- Est-ce que la vision qu'avaient les gens sur les ABDL était différente à l'époque ?
- Quand je suis passée sur France Inter, chez Ardisson et les autres, c'était toujours bleu et rose, c'était toujours une espèce d'univers d'Alice au pays des merveilles. A l'époque le magazine VSD montrait des photos de bébés anglais où l'on voyait des gros bébés habillés en fille, qui étaient ridicules, avec des bouteilles de Whisky, des cigarettes, des cendriers pleins de clopes, des conneries comme ça ! Moi je me suis toujours battue pour que l'on ne voit que le coté mignon, j'ai toujours voulu que ce soit... pas crédible, mais presque. J'ai toujours voulu qu'on se dise que c'est vraiment un petit monde à part, tout beau, tout rose, où tout le monde peut aller, alors que lorsqu'on voit des trucs comme ça on se dit que c'est débile.
- On voit de plus en plus de maîtresses SM qui s'intéressent à la niche des ABDL en affichant toute l'artillerie classique du SM, vous en pensez quoi ?
- Les bébés m'ont amené au SM, mais pas l'inverse. Je n'ai jamais tout mélangé, ça a toujours été deux choses bien différentes. Je n'ai jamais amené un bébé, même pour le punir, dans un donjon. J'ai mélangé les deux une fois pour un film vidéo, mais quand quelqu'un venait me voir c'était au choix pour du SM ou pour du bébé, pas les deux. J'ai attaché des bébés qui le souhaitaient pour dormir, mais ils étaient traités en bébé et je me serai mal vue en train de leur mettre des trucs sur les couilles ou autre. C'était toujours deux choses totalement différentes. Mais aujourd'hui je n'ai plus envie de faire du SM. Beaucoup parmi ceux qui me contactent sont très bébé, c'est très gentil, c'est très mignon. Une petite fessée parce qu'ils ne sont pas sages, mais ça s'arrête là. Ils sont surtout très fille, il y a énormément de bébés filles.
- Ce sont ceux qu'on appelle les sissy ?
- Dans mon esprit les sissyboys sont déjà plus grands. Pour moi un sissyboy ce serait une adolescente, c'est déjà quelque chose de plus grand, de plus affirmé. C'est 'Je veux mettre des collants roses, une culotte à froufrous', des choses comme ça. Pour moi avant ça il y a vraiment le stade bébé fille, où c'est gouzigouzi, on m'habille, on me déshabille, on fait ce qu'on veut de moi, mais c'est tout.
- A part des garçons qui jouent au bébé fille, est-ce que vous avez déjà reçu en tant que nounou des vraies filles ?
- Non, et puis je ne suis pas sûre d'en avoir envie. J'ai toujours dit que si un jour j'ai un gamin, je veux que ce soit un fils. Déjà je n'ai pas d'enfants, donc je fais le transfert sur les « sales gosses », et j'ai un avis bien arrêté là dessus, peut-être parce que je suis une fille. Un mec qui a le trip bébé, ce qu'il aime c'est qu'on s'occupe de lui, qu'on le change, qu'on le gère, qu'on fasse des guziguzis. Tout le monde s'occupe de lui et il est content. Une petite fille quand elle veut quelque chose, elle fait quoi ? Elle va chez son père parce que sa mère lui dit en général va voir avec ton père ou elle l'envoie balader. Et qu'est-ce qu'elle fait ? Elle minaude, elle te fait ses yeux de biche, elle fait du charme. Une fille qui a vingt ou trente ans et qui a envie de faire une régression, je pense qu'elle ne va pas la faire à l'état de bébé où elle ne peut rien maîtriser, je pense qu'elle le ferait à un âge où elle a deux ou trois ans. Là où le charme commence à sortir et commence à opérer. Je pense que si un mec s'occupe d'une fille, même s'ils ont le même âge sur leur carte d'identité, et que lui fait le papa et elle la petite fille, elle ne fera pas le bébé, elle fera la petite fille, la femme enfant. Et puis en plus nous, les filles, une fois par mois on met des couches – vous verrez, si un jour ça se programme différemment génétiquement, vous serez contents du voyage ! -, donc je ne vois pas l'intérêt. Je pense qu'il y a moins d'envie pour une fille de mettre des couches que pour un mec, parce que justement pour nous il y a trop d'images qui sont reliées : les couches c'est les pâtes au cul, c'est les règles, c'est pénible. T'as rendez-vous avec un mec, t'as tes règles, donc tu peux pas... il y a une espèce d'amalgame qui se fait.
- Sur ABKingdom il y a pourtant des femmes qui aiment jouer au bébé fille...
- Oui, mais je pense qu'elles se donnent un âge où elles peuvent faire du charme sur le père, pas faire guziguzi. Je ne connais aucune fille qui en parle, je suis la seule à un peu défendre ça. J'ai jamais vu une femme qui m'a abordé en me disant je suis effectivement une fille, je mets mes couches comme ça...
- Et parmi vos clients ?
- J'ai des femmes. Mais c'est très bizarre, j'ai des adresses email avec des noms de filles et des factures avec des noms de mecs, donc là je me dis que j'ai compris. Et puis des fois avec j'ai des adresses email avec des noms de filles et des factures aux mêmes noms. Il y en a qui viennent sur ABConfort, donc parfois je me dis qu'il y a quelque chose, alors que pour celles qui viennent sur ABCDL je me dis qu'elles doivent être incontinentes. En réponse, je mets alors une espèce de petit mot clé. En fonction de la réponse de la fille j'arrive, enfin je ne vais pas dire que neuf fois sur dix j'y arrive, mais j'arrive à savoir si c'est pour elle, si ce n'est pas pour elle et si c'est vraiment une fille. Là j'ai eu trois filles et c'était pour leur ami. Et puis certains me piègent, il y en a un qui m'a demandé un échantillon de la couche Biboon, il se fait appeler d'un certain nom et la semaine d'après il me redemande les mêmes échantillons avec un nom de fille, à la même adresse ! Mais je n'ai rien dit et je lui ai renvoyé un deuxième échantillon.
- Quelles sont les exigences des clients en général ?
- Ce qu'ils veulent, ils le veulent tout de suite. Je leur dis qu'une commande traitée avant midi, je la met l'après-midi même à la Poste, ensuite il y a 48h de la Poste à chez eux, donc je dis trois jours et ça laisse un petit peu de battement. Maintenant pour éviter les problèmes avec les fournisseurs, j'essaie d'avoir un peu de stock, mais des fois il m'arrive de ne pas avoir vérifié le stock et de me retrouver coincée. A part ça ils veulent un peu toujours le coté pas irréalisable, mais presque. Ils veulent des lits, du mobilier, ou bien ils veulent un body avec des pressions un coup sur ce coté, un coup des pressions sur le haut des manches... même si ça passe par Internet, je pense qu'ils ont toujours l'impression qu'ils sont tous seuls. Ils ne s'imaginent pas que l'on va fabriquer dix bodys d'un coup, ils pensent que c'est fait au cas par cas. Ils cherchent des nurses bien entendu, en général ça se termine comme ça par email ou au téléphone 'Si tu connais une nurse, tu me le dis !' et bien non, je n'en ai pas. Ce n'est pas évident de faire rentrer une femme dans ce genre de trip, parce que dans les dominatrices ce n'est pas ça, l'infirmière qui fait de la gériatrie ce n'est pas ça non plus, c'est quelque chose qui est au milieu. Toutes les femmes n'ont pas forcément l'esprit comme ça, ou alors elles l'ont un peu de ce coté mais pas de l'autre.
- Vos clients sont essentiellement français ?
- Il y en a du monde entier. Là j'ai une commande pour l'Autriche, j'ai aussi des norvégiens, des japonais... C'est pour ça que j'ai ajouté les frais de livraison pour d'autres pays, avant je n'avais que l'Europe. La majorité de nos clients viennent d'ABKingdom - merci 'Grand Maître' ! (rires) - mais on parle aussi de nous sur d'autres sites, en Belgique par exemple. Le problème en France c'est que pour envoyer des paquets la Poste ne fait plus que des Colissimo, les simples paquets postaux sont refusés. Mes échantillons de couches Biboon m'ont d'ailleurs coûté cher, car j'ai du les envoyer dans des enveloppes spéciales livres vendues 4.20 euros. Au début je voulais les mettre dans des enveloppes simples, mais la Poste a refusé en me proposant un Colissimo d'office pour les envois en France. Par contre paradoxalement pour les colis à destination des pays étrangers, le Colissimo n'est pas obligatoire, c'est la Poste...
- On voit de plus en plus de couches dédiées aux ABDL. Qu'est-ce qui distingue votre couche Biboon ?
- Elle est blanche, elle a pas des motifs enfantins dessus et elle est parfumée. Cette couche Biboon avec le motif bébé et tout le reste, cela fait dix ans que je suis dans ce domaine et cela fait dix ans que tout le monde me dit qu'il faudrait une couche comme ça. Mais maintenant je sais pourquoi on n'en trouvait pas, c'est un travail de titan, c'est un travail de fou. Elles sont fabriquées ici à la main, une par une.- Et quel est le fabriquant de cette couche ?
- Quelle importance...
- C'est facile de faire personnaliser une couche ?
- Non, car les fabriquants n'en ont rien à faire. J'ai contacté des coréens, des chinois, ils m'ont tous dit d'accord mais que les commandes se faisaient par containers entiers ! J'ai contacté Euron à Villefranche, il fallait acheter 500000 pièces au minimum. Parce qu'en fin de compte ce qui se passe, c'est que lorsqu'ils font des couches la machine, qui est énorme et vaut plusieurs millions d'euros, est calibrée pour une certaine forme. S'ils décident de changer de forme, de matière et tout le reste, il leur faut plusieurs jours et ça arrête la fabrication. Il faut tout régler, tout recalibrer, et c'est très compliqué.
- Donc si on en prenait 500000 on pourrait avoir enfin la couche de nos rêves ?
- Oui, si je gagne à l'Euromillions, je me fais faire mes couches à moi, comme je veux, sans ça ou avec ceci et parfumée d'office ! On pourrait faire une annonce dans un forum, en demandant si quelqu'un a de l'argent à placer, moi je veux bien lui 'déplacer' (rires).
- D'où vient le parfum des couches Biboon ?
- C'est un parfum que l'on fait fabriquer. Je voulais que ça sente le bébé, les Pampers d'autrefois. Le chimiste de Grasse me disait que les odeurs sont référencées et qu'une des odeurs qui est mélangée à celle-ci est justement appelée odeur de Pampers des années 70. Mais ils nous ont donné plusieurs flacons avant d'y arriver. Au début ça ne correspondait pas, un coup ça sentait les toilettes, un coup ça sentait le tue-mouche. Et puis quand ils nous l'ont trouvé, ils voulaient nous vendre ça au gramme, un truc astronomique ! On a renégocié avec eux, à ce moment là ils ont recoupé avec un autre parfum de synthèse et puis après on a trouvé un terrain d'entente. Ce n'est pas l'odeur de la lanolyne (NDR : de la graisse de mouton utilisée pour assouplir le plastique des culottes) , mais je me souviens du temps d'ABC, on mélangeait la lanolyne avec un espèce de parfum liquide en petit pot, on malaxait longtemps, ça faisait comme un espèce de cirage parfumé. C'était dans une petite boite, en la mettant sur le radiateur ça sentait une odeur de bébé, de frais, de propre. Mais il y a des gens qui ne sont pas sensibles, moi je suis sensible au toucher, aux odeurs, les choses comme ça, mais d'autres gens pas du tout. J'en ai qui m'ont dit que les couches étaient bien, mais que le parfum ils n'en avaient rien à faire, alors que moi je trouvais que c'était justement peut-être le plus important, cette odeur un peu caractéristique qui sentait le bébé.
- C'est un peu une prise de risque de vouloir faire ses propres couches ?
- C'est un travail de fou... Je sais maintenant pourquoi ne l'a fait avant moi ! Il fallait être marteau et avoir un peu d'argent.
- Comment est venue cette idée de vendre des couches ?
- Je travaillais dans la compta et j'en avais marre, je voulais changer de boulot et je pense que qu'en faisant caissière à Carrefour je me serai profondément ennuyée. Et puis j'ai toujours fait des choses un petit peu décalées. Aujourd'hui c'est une activité à plein temps, même si actuellement financièrement tout ce que je gagne est réinvesti. Maintenant en étant raisonnable, peut être que dans six mois je pourrai me faire un salaire, et encore, un petit salaire. Mais l'argent n'a jamais été mon moteur. J'ai fait des gardes de bébés, pas pour gagner de l'argent mais parce que j'y trouvais quelque chose. J'ai une chambre bébé chez moi à la campagne, je l'ai toujours mais personne n'y dort, sauf des potes de passage qui dorment dedans ! Je pourrais la bazarder, je pourrais vendre le lit, mais non. Maintenant je ne dis pas que ça m'a rendue pauvre, c'est juste que si c'était uniquement l'argent qui m'avait fait avancer, on ne serait pas là ensemble aujourd'hui à discuter.
- A part les couches, vous vendez aussi des culottes en plastique ?
- Oui, certaines sont fabriquées par la Laborantine, elles ont un parfum très particulier. C'est la Roll's Royce des culottes ! Je propose surtout la fameuse Bébé Culotte, que la Laborantine ne fabrique que pour nous.
- Quelle est sa particularité ?
- Quand on met des grosses couches, ce qu'on gagne en largeur on le perd en hauteur, du coup la couche dépasse au-dessus de la taille et quand c'est mouillé, c'est très désagréable. Cette culotte fait dix centimètres de plus que les autres en hauteur au dessus de la taille.
- La Laborantine sait qu'ils travaillent sur des produits pour ABDL ?
- Oui, ils sont au courant.
- D'autres culottes spéciales sont prévues ?
- On aura bientôt nos culottes à nous, qui seront plastique, éponge, tissu, ou l'inverse, ou seulement tissu et éponge, ou seulement tissu et plastique. Le problème c'est que certains n'ont rien à faire du plastique et qu'il y en a d'autres qui aiment le plastique à l'intérieur parce que ça protège. Donc le plastique sera au milieu ou bien à l'extérieur pour celui qui veut le contact du plastique, au choix.
- Dans la panoplie ABDL, la culotte en plastique est une nécessité ?
- Oui, mais j'ai aussi des clients qui ne sont ni AB ni DL, ils sont fétichistes du plastique. Ils m'achètent des culottes pour se masturber dedans. Ils les aiment bien larges parce qu'elles bougent, je ne vais pas vous faire un dessin... Mais ils les aiment aussi très serrées, comme ça ils la mettent dans la journée, ils la gardent un moment et après ils l'enlèvent, ils en mettent une plus large pour l'intimité.
- Quels sont vos autres projets immédiats pour vos fabrications ?
- Bodys, pyjamas, barboteuses...
- Une chance de voir un jour des réunions tupperware dans votre boutique ?
- Pourquoi pas, mais il y a des choses que je ne veux pas. Si c'est pour avoir des mecs qui parlent de cul et qui fument des clopes sans arrêt, ce n'est pas la peine. Ils vont au bistrot d'en face, ils ont la même chose ! Si ça se passe comme j'en ai envie, on pourrait faire ça tel ou tel jour du mois, je pourrais faire des petits fours ou autre, ça ne me dérange pas. Mais je ne veux pas des gros beaufs qui débarquent là en terrain conquis, à jouer les gros bras parce qu'ils mettent des couches, parce qu'ils connaissent tout, je ne veux pas ça. Je veux des choses plus bon enfant, plus gentillettes.
- Vous pouvez nous en dire plus sur votre implication dans la communauté ABDL ?
- Je l'ai côtoyé par à coups, mais à chaque fois j'y retourne. Je pense que j'ai toujours été honnête, je n'ai jamais changé de créneau et je me suis toujours affichée. A chaque fois que l'on me voyait je n'avais pas de masque, pas de lunettes. Je pense que c'est aussi pour ça qu'on « m'aime bien ». Mais à une époque j'avais le sentiment d'avoir été mal récompensée, les gens ne se rendent pas compte de l'énergie, du temps et de l'argent qu'il faut investir pour faire une jolie chambre bébé. Et puis il y a ceux avec qui les choses ne se passent pas bien et, à croire que c'est fait exprès, ce sont eux qui font le plus de bruit... C'est avec eux que j'ai eu le plus de répercutions négatives, du coup ça m'avait un peu refroidie. Mais je pense que quelque part j'aime bien les ABDL, que je fais un transfert parce que je n'ai pas de gamins. J'ai rencontré Bébé Pierre par minitel à l'époque, je venais d'arriver à Lyon, je ne connaissais personne. Lyon est une ville dure quand on vient de l'extérieur. Je pense que si la première fois que j'ai vu Bébé Pierre, j'étais tombé sur quelqu'un qu'il fallait attacher, taper ou je ne sais quoi, je ne serai pas rentrée dans ce truc. Je suis rentrée dedans justement parce que c'était tout bleu tout rose, c'était vraiment un bébé, un truc un petit peu fantasmagorique. Je n'ai pas d'avis bien arrêté sur les bébés, je ne connais pas bien les DL, j'aurai besoin qu'on me dise vraiment la différence entre un AB et un DL.
- Merci Véronique !
Vous pouvez visiter les sites des deux boutiques en ligne :
http://www.abconfort.fr/
http://www.abcdl.fr/
Commentaires
il y a 17 ans
Nous sommes un couple fétichiste du plastique. Si la boutique est vraiment une perle, Véro est très accueillante et sympathique; Ce n'est pas un endroit glauque du tout. La culotte en plastique achetée sur les bons conseils de Véro a fait jouir mon amante à mainte reprises. Félicitations et remerciements
il y a 16 ans
bonsoir,
je m'appel bruno, j'ai 38 ans.
je suis aveugle et handicapé moteur.
domage que cette boutique n'est pas accessible au personnes en fauteuil roulant!
je suis un gros bébé, j'aime les calins, les bisous, les massages.
j'aime qu'on me face manger, que l'on me change, qu'on me donne la fessée...
j'aimerais beaucoup essayer de faire un baby land!
je recherche des discutions avec des nounoues, des bébé.
j'aimerais vraiment tout savoir sur le baby land.
voici mon msn : nounours.cali
ns@hotmail.fr
je vous attends toutes et tous!
je m'appel bruno, j'ai 38 ans.
je suis aveugle et handicapé moteur.
domage que cette boutique n'est pas accessible au personnes en fauteuil roulant!
je suis un gros bébé, j'aime les calins, les bisous, les massages.
j'aime qu'on me face manger, que l'on me change, qu'on me donne la fessée...
j'aimerais beaucoup essayer de faire un baby land!
je recherche des discutions avec des nounoues, des bébé.
j'aimerais vraiment tout savoir sur le baby land.
voici mon msn : nounours.cali
ns@hotmail.fr
je vous attends toutes et tous!
il y a 16 ans
Félicitations ! Nous partageons votre passion et vous souhaitons autant de bonheur et de plaisir que nous en avons.
il y a 15 ans
Acheter par internet génère parfois des inquiétudes tu type serais-je livré(e) ?
Je confirme, cette boutique fonctionne et livre comme convenu. Les produit que j'ai acheté sont 100 % conforme à la description.
Bravo continuez car il fallait oser créer une boutique avec ces produits !
Merci
TSM
Je confirme, cette boutique fonctionne et livre comme convenu. Les produit que j'ai acheté sont 100 % conforme à la description.
Bravo continuez car il fallait oser créer une boutique avec ces produits !
Merci
TSM
il y a 15 ans
De quelle boutique voulez-vous parler ?
il y a 10 ans
Elle existe encore cette boutique ??
il y a 9 ans
une dans le pas de calais serrait top et bien venu je serrait le premier acheteur !
il y a 8 ans
elle est ou sa boutiques a Lyon
Elle existe encore cette boutique ??
Elle existe encore cette boutique ??
il y a 8 ans
comment fait on pour avoir le Numéro de Veronurse pour se rendre à sa boutique sur LYON ?
merci :)
merci :)
il y a 8 ans
sa boutique a ferme sa FAI bien longtemps tout les nurse célébrè on arête leur activité
il y a 6 ans
bonjour je voudrait savoir si la boutique est toujour ouverte merci
il y a 2 ans
bonjour qqun aurait un contact avec nursevero ou sont association : lescautchristophe@gmail.com merci
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LIBELLULE1
Moi ça fait seulement 4 mois que je connais Véro.
C'était à l'occasion de la dinette du 15 décembre, et ce fut, en fait, ma première rencontre avec une vraie Nounou ainsi qu'une partie de la communauté AB/DL Lyonnaise.
Cette femme admirable, par son courrage et son dévouement à notre communauté, mérite grandement les honneurs qu'on lui rend. :P
A cette occasion, j'ai visité cette superbe caverne d'Ali-bébé et j'ai été émerveillé par tant de belles chôses.
Je suis rentré, comme chaque foi que j'y vais depuis, avec le coffre de ma voiture bien rempli de jolies couches Biboon, de belles culottes en plastique et d'autres vêtements qui depuis forment le pillier de ma garde-robe de bébé. :P
Voilà, je tenais à marquer le coup!
Bon Anniversaire ABConfort! :D
Que ce soit le premier d'une longue série. :wink:
Gros bisou Nounou Véro