Couche jetable et couche lavable à égalité ?
Une étude récente a été réalisée en Angleterre par l'agence quasi-gouvernementale nommée Environment Agency, située à Londres. Elle a duré trois ans, a été réalisée auprès de 2000 parents et a coûté 300000 euros. Elle conclut que les couches jetables ont le même impact sur l'environnement que les couches lavables, lorsque le blanchissage des couches en tissu est pris en compte.
Pour Tricia Henton, directeur pour la protection de l'environnement de la Environment Agency, « bien qu'il n'y ait pas de différence substantielle en ce qui concerne l'impact sur l'environnement entre les systèmes étudiés, il est montré que chacun d'eux peut être amélioré ». Comme le montre l'étude, il n'y pas de couche qui n'ait pas d'impact sur l'environnement. L'eau et l'énergie nécessaires pour nettoyer et sécher des couches en tissu ont aussi leur coût, en particulier lorsque les ressources énergétiques commencent à diminuer.
Les auteurs ont conclu que « les impacts les plus significatifs sur l'environnement pour les couches concernaient l'épuisement des ressources, l'acidification et le réchauffement global. (...) Pour un enfant, sur une période de deux ans et demi, l'impact est approximativement comparable au fait de conduire une voiture pendant 3500 kilomètres. »
Toutes ces couches s'ajoutent à une quantité de déchets grandissante. L'Union of Concerned Scientists a estimé qu'environ 18 milliard de couches sont jetées dans les décharges chaque année aux Etats-Unis. Une étude de 1998 par la Environmental Protection Agency a montré que les couches représentaient plus de 3.4 million de tonnes de déchets, soit 2.1% des poubelles américaines mis en décharge cette année là.
Même les marques de couches 'vertes', telles que Seventh Generation ou Nature Boy and Girl, qui contiennent davantage de matériaux biodégradables, peuvent rester pendant des années dans les décharges. Une recherche menée par Bill Rathje, un expert en déchet et professeur émérite à l'Université de l'Arizona, a montré que même une tête de laitue, abandonnée dans une couche jetable, pouvait persister pendant des dizaines d'années dans une décharge où il y a souvent un manque d'exposition à l'air et au soleil qui favorisent habituellement la dégradation des matériaux.
Le pour et le contre
Les représentants de Procter & Gamble, le plus grand fabricant de couches jetables, dont la marque Pampers a été introduite pour la première fois en 1961, étaient satisfaits des conclusions de l'étude anglaise. Pour la responsable Lisa Hulse Jester, « ces résultats confirment ce que nous avons appris depuis une dizaine d'années, que ni les couches jetables ni les couches lavables sont mieux ou pires pour l'environnement. »
Pour la directrice générale de la Fédération des fabricants de produits d'hygiène absorbants, Tracy Stewart, « les parents ne sont plus obligés de se sentir coupables en choisissant les couches jetables. Ce type de produit, composé principalement de fibres de papier, est largement biodégradable. »
Les conclusions de l'étude anglaise sont similaires à celles d'une étude réalisée dans ce pays en 1990, dirigée par Arthur D. Little, Inc et commissionnée par P&G. Elle concluait que le blanchissage des couches en tissu consommait jusqu'à six fois la quantité d'eau utilisée pour fabriquer une couche jetable. D'après les auteurs, l'impact de cette consommation d'eau est comparable à l'impact produit par les déchets des couches jetables.
Mais les critiques disent que l'étude actuelle et celle commissionnée par le fabricant de couches en 1990 ont été faussées de façon à favoriser les couches jetables. Le Women's Environmental Network, un groupe pour l'environnement situé à Londres, indique que dans l'étude 117 parents seulement sur les 2000 utilisaient des couches lavables. De plus, l'étude se focalise sur les couches lavables en éponge, qui nécessitent plus d'eau pour le nettoyage et plus d'énergie pour le séchage. L'étude suppose également que les parents n'utilisent pas de machines à laver et à sécher à faible consommation d'énergie et qu'ils utilisent une température de lavage trop élevée. D'après Ann Link, « si les parents utilisent 24 couches et suivent les instructions des fabricants pour laver à 60°C en utilisant une machine à laver de niveau A, ils auront approximativement 24% d'impact en moins sur le réchauffement global que ce qui est indiqué dans l'étude ».
Faire appel à un service de nettoyage des couches pourrait même signifier consommer encore moins d'eau et d'énergie. Pour Mark Stief, responsable du Baby Diaper Service à Seattle, « les couches jetables sont tellement répandues que les deux mots sont devenus pratiquement redondants », sa société nettoie la quantité de couches utilisée en trois jours par un client avec la même quantité d'eau utilisée lorsqu'on tire une chasse d'eau. Il cherche également à acquérir des véhicules qui utilisent des carburants plus propres pour diminuer l'impact des allers-retours en allant chercher et en ramenant les couches.
Mais pour la majorité des américains, il n'y a pas de service de nettoyage de couche à proximité. En fait, certains pensent que la petite étude de 1990 a encouragé les parents à utiliser les couches jetables et a contribué au déclin dramatique de l'utilisation de ces services pendant les années 90. Aujourd'hui, la National Association of Diaper Services estime qu'il y a moins d'un service de nettoyage de couches dans 42 des 50 états aux Etats-Unis.
Bien qu'il n'y ait pas d'estimations récentes du nombre de parents américains qui choisissent des couches jetables ou lavables, des études des années 90 montrent que environ 95% des parents préfèrent les couches jetables à celles qui sont réutilisables. Certains pensent que le nombre de parents utilisant des couches jetables a encore augmenté depuis, puisque la demande pour les services de nettoyage de couches a considérablement diminué aux Etats-Unis, et avec elle le nombre de ces services.
Ces dernières années, de nombreuses sociétés ont commencé à proposer sur Internet une grande variété de couches lavables. On trouve les couches traditionnelles carrées, les pré-pliées, les ajustables, les couches avec des doublures à pression, Velcro ou sans doublure, il y a même des couches décorées avec des motifs et des couleurs.
Les influences sur la santé
Quel que soit le meilleur choix lorsqu'il est question de minimiser l'impact des couches sur l'environnement, Lori Taylor ajoute qu'il faut considérer les facteurs touchant à la santé. Une étude allemande réalisée en 2000 conclut que les garçons qui portent des couches jetables ont une température du scrotum plus élevée que celle des enfants portant des couches lavables, ce qui pourrait causer des problèmes de fertilité dans leur vie future.
Une autre étude publiée en 1999 par les Anderson Laboratories montre qu'une souris de laboratoire exposée à diverses marques de couches jetables a été victime de symptômes similaires à l'asthme, ainsi qu'à des irritations des yeux, du nez et de la gorge. Une exposition à des couches lavables n'a pas causé ces symptômes.
Enfin, les experts en apprentissage de la propreté, dont fait partie Narmin Parpia, une mère vivant à Houston qui propose sur Internet des conseils pour apprendre à utiliser les toilettes, pensent que les couches jetables peuvent retarder l'époque à laquelle un enfant apprend à abandonner les couches pour utiliser les toilettes. D'après elle, « les enfants ne sentent pas l'humidité dans les couches jetables, ils ne réalisent pas ce qui arrive quand ils font leur besoin. En utilisant des couches en tissu, ils se sentent mouillés et inconfortables, cela peut les aider à apprendre plus tôt. »
En conclusion ?
Au final, il est difficile de savoir qui a tord ou raison face aux multiples opinions et études traitant de l'aspect environnemental de l'utilisation des couches jetables et des couches lavables. Dans l'hypothèse apparente où elles seraient à égalité, c'est finalement à chacun de faire son choix en fonction de ses préférences et de ses convictions personnelles.
Source : http://www.environment-agency.gov.uk/yourenv/857406/1072214/?lang=_e&theme=®ion=&subject=&searchfor=nappies&any_all=&choose_order=&exactphrase=&withoutwords=&exclude_itemtype=Station%2C&include_itemtype=Acrobat%20Document%2CAttached%20File_e%2CAttached%20File_w%2CHTML%20Page%2C
Pour Tricia Henton, directeur pour la protection de l'environnement de la Environment Agency, « bien qu'il n'y ait pas de différence substantielle en ce qui concerne l'impact sur l'environnement entre les systèmes étudiés, il est montré que chacun d'eux peut être amélioré ». Comme le montre l'étude, il n'y pas de couche qui n'ait pas d'impact sur l'environnement. L'eau et l'énergie nécessaires pour nettoyer et sécher des couches en tissu ont aussi leur coût, en particulier lorsque les ressources énergétiques commencent à diminuer.
Les auteurs ont conclu que « les impacts les plus significatifs sur l'environnement pour les couches concernaient l'épuisement des ressources, l'acidification et le réchauffement global. (...) Pour un enfant, sur une période de deux ans et demi, l'impact est approximativement comparable au fait de conduire une voiture pendant 3500 kilomètres. »
Toutes ces couches s'ajoutent à une quantité de déchets grandissante. L'Union of Concerned Scientists a estimé qu'environ 18 milliard de couches sont jetées dans les décharges chaque année aux Etats-Unis. Une étude de 1998 par la Environmental Protection Agency a montré que les couches représentaient plus de 3.4 million de tonnes de déchets, soit 2.1% des poubelles américaines mis en décharge cette année là.
Même les marques de couches 'vertes', telles que Seventh Generation ou Nature Boy and Girl, qui contiennent davantage de matériaux biodégradables, peuvent rester pendant des années dans les décharges. Une recherche menée par Bill Rathje, un expert en déchet et professeur émérite à l'Université de l'Arizona, a montré que même une tête de laitue, abandonnée dans une couche jetable, pouvait persister pendant des dizaines d'années dans une décharge où il y a souvent un manque d'exposition à l'air et au soleil qui favorisent habituellement la dégradation des matériaux.
Le pour et le contre
Les partisans de la couche lavable estiment que l'étude est faussée. Lori Taylor, une mère vivant à Buffalo New-York et co-fondatrice de la Real Diaper Association a déclaré que « si vous souhaitez réduire votre impact sur l'environnement, vous pouvez le faire de façon significative en utilisant des couches en tissu. Tout est dans la façon dont vous les lavez, combien vous en avez et le type de couche réutilisable que vous utilisez. » Liz Sutton, porte-parole d'un mouvement de défense de l'environnement, estime que l'étude s'appuie sur des données erronées, elle souligne que « laver les couches lavables à plus basse température permet de réduire la consommation d'énergie et que les utiliser permet d'éviter d'alimenter les décharges. »
Les représentants de Procter & Gamble, le plus grand fabricant de couches jetables, dont la marque Pampers a été introduite pour la première fois en 1961, étaient satisfaits des conclusions de l'étude anglaise. Pour la responsable Lisa Hulse Jester, « ces résultats confirment ce que nous avons appris depuis une dizaine d'années, que ni les couches jetables ni les couches lavables sont mieux ou pires pour l'environnement. »
Pour la directrice générale de la Fédération des fabricants de produits d'hygiène absorbants, Tracy Stewart, « les parents ne sont plus obligés de se sentir coupables en choisissant les couches jetables. Ce type de produit, composé principalement de fibres de papier, est largement biodégradable. »
Les conclusions de l'étude anglaise sont similaires à celles d'une étude réalisée dans ce pays en 1990, dirigée par Arthur D. Little, Inc et commissionnée par P&G. Elle concluait que le blanchissage des couches en tissu consommait jusqu'à six fois la quantité d'eau utilisée pour fabriquer une couche jetable. D'après les auteurs, l'impact de cette consommation d'eau est comparable à l'impact produit par les déchets des couches jetables.
Mais les critiques disent que l'étude actuelle et celle commissionnée par le fabricant de couches en 1990 ont été faussées de façon à favoriser les couches jetables. Le Women's Environmental Network, un groupe pour l'environnement situé à Londres, indique que dans l'étude 117 parents seulement sur les 2000 utilisaient des couches lavables. De plus, l'étude se focalise sur les couches lavables en éponge, qui nécessitent plus d'eau pour le nettoyage et plus d'énergie pour le séchage. L'étude suppose également que les parents n'utilisent pas de machines à laver et à sécher à faible consommation d'énergie et qu'ils utilisent une température de lavage trop élevée. D'après Ann Link, « si les parents utilisent 24 couches et suivent les instructions des fabricants pour laver à 60°C en utilisant une machine à laver de niveau A, ils auront approximativement 24% d'impact en moins sur le réchauffement global que ce qui est indiqué dans l'étude ».
Faire appel à un service de nettoyage des couches pourrait même signifier consommer encore moins d'eau et d'énergie. Pour Mark Stief, responsable du Baby Diaper Service à Seattle, « les couches jetables sont tellement répandues que les deux mots sont devenus pratiquement redondants », sa société nettoie la quantité de couches utilisée en trois jours par un client avec la même quantité d'eau utilisée lorsqu'on tire une chasse d'eau. Il cherche également à acquérir des véhicules qui utilisent des carburants plus propres pour diminuer l'impact des allers-retours en allant chercher et en ramenant les couches.
Mais pour la majorité des américains, il n'y a pas de service de nettoyage de couche à proximité. En fait, certains pensent que la petite étude de 1990 a encouragé les parents à utiliser les couches jetables et a contribué au déclin dramatique de l'utilisation de ces services pendant les années 90. Aujourd'hui, la National Association of Diaper Services estime qu'il y a moins d'un service de nettoyage de couches dans 42 des 50 états aux Etats-Unis.
Bien qu'il n'y ait pas d'estimations récentes du nombre de parents américains qui choisissent des couches jetables ou lavables, des études des années 90 montrent que environ 95% des parents préfèrent les couches jetables à celles qui sont réutilisables. Certains pensent que le nombre de parents utilisant des couches jetables a encore augmenté depuis, puisque la demande pour les services de nettoyage de couches a considérablement diminué aux Etats-Unis, et avec elle le nombre de ces services.
Ces dernières années, de nombreuses sociétés ont commencé à proposer sur Internet une grande variété de couches lavables. On trouve les couches traditionnelles carrées, les pré-pliées, les ajustables, les couches avec des doublures à pression, Velcro ou sans doublure, il y a même des couches décorées avec des motifs et des couleurs.
Les influences sur la santé
Quel que soit le meilleur choix lorsqu'il est question de minimiser l'impact des couches sur l'environnement, Lori Taylor ajoute qu'il faut considérer les facteurs touchant à la santé. Une étude allemande réalisée en 2000 conclut que les garçons qui portent des couches jetables ont une température du scrotum plus élevée que celle des enfants portant des couches lavables, ce qui pourrait causer des problèmes de fertilité dans leur vie future.
Une autre étude publiée en 1999 par les Anderson Laboratories montre qu'une souris de laboratoire exposée à diverses marques de couches jetables a été victime de symptômes similaires à l'asthme, ainsi qu'à des irritations des yeux, du nez et de la gorge. Une exposition à des couches lavables n'a pas causé ces symptômes.
Enfin, les experts en apprentissage de la propreté, dont fait partie Narmin Parpia, une mère vivant à Houston qui propose sur Internet des conseils pour apprendre à utiliser les toilettes, pensent que les couches jetables peuvent retarder l'époque à laquelle un enfant apprend à abandonner les couches pour utiliser les toilettes. D'après elle, « les enfants ne sentent pas l'humidité dans les couches jetables, ils ne réalisent pas ce qui arrive quand ils font leur besoin. En utilisant des couches en tissu, ils se sentent mouillés et inconfortables, cela peut les aider à apprendre plus tôt. »
En conclusion ?
Au final, il est difficile de savoir qui a tord ou raison face aux multiples opinions et études traitant de l'aspect environnemental de l'utilisation des couches jetables et des couches lavables. Dans l'hypothèse apparente où elles seraient à égalité, c'est finalement à chacun de faire son choix en fonction de ses préférences et de ses convictions personnelles.
Source : http://www.environment-agency.gov.uk/yourenv/857406/1072214/?lang=_e&theme=®ion=&subject=&searchfor=nappies&any_all=&choose_order=&exactphrase=&withoutwords=&exclude_itemtype=Station%2C&include_itemtype=Acrobat%20Document%2CAttached%20File_e%2CAttached%20File_w%2CHTML%20Page%2C
Commentaires
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bebeconfo
Inépuisable polémique, largement développée sur l'excellent site d' ISC...
La ouate de cellulose étant un produit "HQE" éminemment renouvelable, contribuant à la fixation du carbone jusqu'à son éventuelle dégradation, ne peut qu'être recommandée sur le plan écologique.
C'est le plastoque dont on l'emballe qui, seul, pose problème.
A quand des couches jetables "traversables" sans film imperméable, doublées d'une bonne vieille culotte plastique, réutilisable à satiété ?
Prévoir impérativement un adendum dans ce sens lors de la prochaine révision du protocole de Kyoto !
:oops: :oops: :oops: